mardi 16 février 2016

la reprise de la semaine

Régulièrement,en fonction de ce qui nous arrive et de nos disponibilités, nous vous présentons une donnée de contrôle ou reprise de bague récente qui sort de l'ordinaire. Il peut s'agir d'une espèce pour laquelle nous n'avons que peu d'informations, d'un déplacement inhabituel ou remarquable, d'une longévité élevée etc

Record Nord-oriental pour un Bruant des roseaux 


Une jeune femelle de Bruant des roseaux porteuse d'une bague norvégienne est contrôlée le 13 décembre dernier à Chateauneuf-sur-Isère (26). Les contrôles norvégiens ne sont pas inhabituelles quoi que pas si fréquents mais la localité de baguage de cet individu se révèle remarquable puisqu'il s'agirait du record septentrional et oriental pour ce bruant en France.
Bruant des roseaux femelle
Photo : Laurent Carrier

 Cet oiseau a été capturé juvénile le 20 août 2015 à la station de baguage de Nyrud, réserve naturelle de Pasvik ,comté de Finnmark en Norvège. Cette station, distante d'un peu plus de 3000 km du lieu de contrôle français, est située en Laponie à proximité de la frontière russe (région de Mourmansk), à environ 400 kilomètres au Nord du cercle polaire arctique ! 


Synthèse cartographique des contrôles de bruant des roseaux, années 2014/2015
traits verts : contrôles de bagues françaises
traits rouges: contrôles de bagues étrangères









mercredi 10 février 2016

Le déficit en insectes, et l'excès de sucre, à l'origine du déclin des moineaux domestiques urbains ?

Le déclin rapide de certaines populations urbaines de Moineau domestique est préoccupant. En Grande-Bretagne, ça a mené à classer l'espèce sur la liste rouge des espèces menacées d'extinction. Nombre d'hypothèses ont été formulées pour expliquer les causes de ces déclins. Une d'entre elles propose que, en ville la disponibilité en insectes en période de reproduction serait réduite par rapport aux besoins de l'espèce. Un apport protéique insuffisant handicaperait la croissance des poussins, expliquant leur plus petite taille qu'en milieu rural. Cette croissance réduite pourrait s'accompagner d'une faible survie des jeunes moineaux au premier hiver en milieu urbain. Cela représenterait une fragilité démographique importante pour les populations urbaines de moineau domestique.
Cette hypothèse est explorée par Alizée Meillère et Frédéric Angelier du Centre d'Etudes Biologiques de Chizé (CEBC), en collaboration avec le programme SPOL Moineau et le CRBPO. D'autres résultats sont à venir, issus d'une étude à large échelle sur les contaminants contenus dans les plumes de moineau domestique, collectées par le réseau des bagueurs.

Plus d'information dans l'article du Journal du CNRS, et dans l'article suivant des collègues du CEBC:
Meillère, A., Brischoux, F., Parenteau, C., & Angelier, F. (2015). Influence of urbanization on body size, condition, and physiology in an urban exploiter: a multi-component approach. PLoS ONE, 10(8), e0135685

Un juvénile de moineau parisien qui a contribué à cette étude

Isolement géographique et démographique dans une population côtière de Traquet motteux

Dans les années 90, Philippe Ollivier a eu l'initiative de réaliser un suivi démographique très détaillé (SPOL) d'une population côtière de Traquet motteux Oenanthe oenanthe, au Havre de la Vanlée (Normandie). Alors qu'il avait déjà divulgué ses résultats sur la reproduction, le stage d'analyse de données de baguage d'oiseaux délivré par le CRBPO en Normandie (2012) a été l'occasion pour lui de démarrer l'analyse des données de capture-recapture collectées, et d'en extraire les estimations de taux de survie annuelle locale (par sexe et âge), le taux de croissance de la population (à partir des comptages) et d'en inférer le taux de recrutement annuel d'individus locaux et d'immigrants.
A l'époque, le Traquet motteux était en déjà déclin. La population d'étude se maintenait malgré la disparition progressive des populations avoisinantes (en 1980, la plus proche population connue était à 12 km, passant à 30 km en 2000). L'étude démographique a révélé que cette population se maintenait en fait en quasi-absence d'immigration (2 immigrants par an), presque uniquement maintenue par les adultes survivant d'une année sur l'autre, fidèles à leur site de reproduction, et les jeunes nés sur le site et revenant s'y reproduire (malgré la migration trans-continentale qui aurait pu les conduire à s'établir ailleurs). En 2004, la population a commencé à décliner, puis elle s'est éteinte en 2008 (cf. figure ci-dessous; données de comptage de Bruno Chevalier, Groupe Ornithologique Normand). La cause du déclin final n'est pas connue, mais le déclin des populations avoisinantes et la faible immigration ont probablement empêché le renforcement de la population pendant le déficit démographique, et la recolonisation après l'extinction.

Plus de détails dans l'article qui vient de paraître:


Stabilité, déclin et extinction de la population de Traquet motteux étudiée (points noirs: pendant le suivi démographique, points blancs: suivi par comptage uniquement). La ligne pointillée indique l'évolution du nombre de reproducteurs théorique en cas d'absence totale d'immigation.

 

mardi 2 février 2016

Clin d'oeil au suivi de cygnes tuberculés dans le Marais de l'Audomarois

Un programme de recherche personnel, porté par Albert Millot, a été lancé en 2015 afin de comprendre la dynamique dans le temps et dans l'espace des populations résidentes et erratiques de Cygnes turberculés fréquentant le Marais de l'Audomarois. Les méthodes employées sont l'identification individuelle à distance à l'aide de colliers, et le télélocalisation à l'aide de GPS-GSM.
Plus d'information sur le site internet de ce suivi.

Clin d'oeil du dessinateur Willy (L'indépendant du Pas-de-Calais, 4 juin 2015)